Mes envies ciné de la semaine (25-31 août 2021)

Nous voilà déjà sur les rails d’une semaine cinéma, désormais bien entamée !
Et cette semaine dans mes propositions, du sérieux, du magique, du frais, du caustique, de quoi j’espère contenter toutes les envies…!
Il a même failli y avoir du blockbuster, car oui, on ne résiste pas à un bon gros film de SF à gros budget de temps en temps, mais la bande-annonce de Reminiscence, avec son jeu d’acteurs grossier, sa bande son franchement facile, ses inspirations vraiment trop visibles (trois tonnes de Nolan et une pincée de Blade Runner pour les décors entre autres…), et son intrigue inutilement alambiquée, n’augure vraiment pas d’un film mémorable… A voir pour le plaisir de se laisser porter dans une dystopie efficace, avec ses grosses ficelles, et de critiquer après.
Pour les sensations cinématographiques plus durables, c’est sans doute plutôt en-dessous qu’il faut lire : la thématique féministe y revient beaucoup cette semaine, hasard du calendrier…

     1. Les Sorcières d’Akelarre, de Pablo Agüero.
      Dans le pays basque espagnol du XVIIème siècle, les femmes d’une communauté rurale sont pourchassées, persécutées, torturées, assassinées par des émissaires de l’Etat, ministres libidineux, pseudo-scientifiques sadiques et virilistes en tous genres… Le film de Pablo Agüero s’empare du thème de la sorcière, dans une œuvre à la photographie ciselée et au clair-obscur hypnotique et étouffant du monde de ces hommes de pouvoir — qui tranche avec la franche et fraîche lumière des scènes extérieures, liées à l’univers cosmogonique et nourricier des personnages féminins — pour faire le récit des rapports de domination hommes-femmes dans l’histoire et porter dessus un regard poétique, qui emprunte aux deux camps mais semble judicieusement laisser la parole à ces jeunes sorcières, tantôt incrédules et fragiles, tantôt inébranlables, face à la tyrannie millénaire et inexplicable de cette catégorie d’hommes.
Sortie le 25 août et diffusion dans les cinémas Lumière Bellecour, Comoedia et UGC Ciné Cité Internationale.

2. La Terre des hommes, de Naël Marandin.
Un deuxième propos sur la thématique des rapports de domination hommes-femmes à travers ce film qui conte le combat d’une jeune femme, agressée sexuellement par un ami de la famille alors qu’elle cherchait auprès de lui un soutien afin d’obtenir les moyens financiers de reprendre l’exploitation familiale de son père avec son compagnon. Le titre est explicite : il s’agit d’une histoire de possession, de territoire. Mais quand une jeune femme a l’audace de s’imaginer travailler à égalité avec les autres propriétaires terriens, elle ne sait pas qu’elle devra, aux yeux de ces-derniers qui se liguent contre elle, être dépossédée (de son intégrité, de son honneur, de sa sécurité, de son bien, etc.) en contrepartie du projet qu’elle envisage, et pour le seul motif qu’elle a osé l’envisager. Ce qui se présente de prime abord comme un film sur les difficultés rencontrées dans le monde paysan se révèle ainsi très rapidement avoir un double-fond. L’ensemble est porté par les excellents Olivier Gourmet, Finnegan Oldfield, et une Diane Rouxel toute en subtilité.
Sortie le 25 août et diffusion dans les cinémas Comoedia, Lumière Terreaux et UGC Astoria.

3. France, de Bruno Dumont.
Autant j’avais eu beaucoup de mal avec ses films sur l’enfance de Jeanne D’Arc, autant Bruno Dumont m’avait régalée avec le truculent et caustique Ma Loute, porté par son casting cinq étoiles. Le réalisateur semble proposer avec France une satire qui pencherait un peu du côté du Ma Loute, par ses gros plans expressifs sur les visages de personnages tous plus sordides et mesquins les uns que les autres, tout en y ajoutant une touche de lyrisme, et un sérieux propre au monde des médias, calculateur et froid, dans lequel il nous immerge. La satire n’en paraît ainsi que plus porteuse et pertinente. Par ailleurs, le choix de Léa Seydoux, actrice plutôt clivante sur laquelle les spectateurs ont souvent un jugement assez tranché, est parfait pour incarner cette journaliste qui passe en peu de temps du statut de coqueluche du grand public à figure honnie du petit écran. Mais c’est surtout, notamment avec le personnage joué par Blanche Gardin qui propose un regard ambivalent et cynique sur la société, une vision de notre pays et des problèmes qui le traversent que semble proposer Bruno Dumont avec ce film, à découvrir rapidement, pour notre plus grand plaisir, sans doute…
Sortie le 25 août et diffusion dans les cinémas Comoedia, Lumière Terreaux, et UGC Astoria et Confluence.

4. Fragile, d’Emma Benestan.
Un premier film dont la bande-annonce séduit par sa fraîcheur : de jeunes acteurs dont la plupart sont inconnus au bataillon et affichent une énergie communicative, une bande son euphorisante à base de raï enjoué, les codes de la comédie romantique vécus de plein fouet par un jeune homme transi qui subit les diktats masculins et ne rêve que de s’en extraire, des dialogues amusants et une bande de potes qui tente de reconquérir leur fierté via à travers les déboires amoureux de leur ami « fragile » ; tous les ingrédients paraissent réunis pour passer un excellent moment ! La présence de la toujours divine Oulaya Amamra pour donner la réplique au protagoniste ne gâche rien au plaisir…
Sortie le 25 août et diffusion dans les cinémas Lumière Bellecour et UGC Confluence.

Et pour les Lyonnais.es qui voudraient se faire un très gros plaisir avant la rentrée mercredi matin, n’oubliez pas que « L’Été en Cinémascope », organisé comme tous les étés par l’Institut Lumière, se terminera avec la projection du bonbon Rocketman de Dexter Fletcher, mardi 31 août au soir sur la Place Ambroise Courtois !
A vos salles de cinéma !!!

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