Mes envies ciné de la semaine (15-21 septembre 2021)

Sans préambule :

1. Dune, de Denis Villeneuve.
L’adaptation, réputée maudite, après celles de Jodorowsky et de Lynch, du roman culte de Frank Herbert, semble ici au contraire être un pari d’ampleur, certes, mais réussi. Denis Villeneuve, fidèle à ses jeux de lumière tantôt gris-bleu, tantôt orangés, que l’on retrouve sur l’affiche, et à l’atmosphère pesante de sable qui imprègnent ses films (que de beaux exemples dans Incendies, Enemy et Blade Runner 2049, pour ne citer qu’eux !…), nous offre sa vision de la planète Arakis et des déchirements qui l’habitent… Les raisons de foncer en salle sont nombreuses : Timothée Chalamet en premier (on ne va pas se mentir, hein !) ; l’esthétique de Villeneuve ; le plaisir de voir un film de space opera qui ne sera pas kitsch et démodé dans cinq ou dix ans ; celui, aussi, de se laisser couler dans un récit homérique — pardon de faire ma prof de lettres classiques, mais les références sont nombreuses et manifestes ! — qui ne lésine ni sur l’épique ni sur le lyrisme et offre un vrai grand spectacle de cinéma. Evidemment le film qui fait vibrer tout le monde d’avance et qu’on va foncer voir… et sans doute revoir.
Sortie le 15 septembre et diffusion dans les cinémas Comoedia, Lumière Terreaux et UGC Confluence, Cité Internationale et Astoria.

2. Blue Bayou, de Justin Chon.
Pas mal d’espoir, malgré la note globale peu reluisante des critiques de presse sur allocine.fr, pour ce premier film de Justin Chon, qui incarne aussi le personnage principal de son film.  Un homme d’origine coréenne, père d’une famille précaire mais aimante, se retrouve arrêté abusivement en plein supermarché, devant sa femme et la fille de celle-ci, qu’il aime et éduque comme la sienne. Si le scénario et sa dimension sociale sont peut-être un peu excessifs, on a très envie de voir Justin Chon, avec son jeu subtil, donner la réplique à Alicia Vikander dans ce rôle vibrant de femme désemparée, à l’opposé de ce qu’on lui propose habituellement, des beautés élégantes et froides… Le grain épais de l’image, qui correspond bien à l’environnement social dans lequel l’histoire s’inscrit, ajoute aussi un certain charme à tout ça…
Sortie le 15 septembre et diffusion dans les cinémas Comoedia, Lumière Bellecour et UGC Cité Internationale.

3. L’origine du monde, de Laurent Lafitte.
Encore un premier film avec celui de Laurent Lafitte, que l’on adore  déjà (détester ?) grâce à ses rôles de monstres froids et son jeu abrupt — voir L’Heure de la sortie, Paul Sanchez est revenu ! ou Un peuple et son roi , et qui infuse partout où il passe la qualité et le petit plus, le je-ne-sais-quoi qui sent la Comédie Française et qui fait qu’on accroche. Ce « presque huis clos » bourgeois est une sorte de conte moderne et symbolique : un homme, privilégié qui avait perdu le sens de sa vie, va retrouver son énergie vitale grâce un événement merveilleux. Un jour, sans que rien ne change apparemment en lui, il se rend compte que son coeur ne bat plus : il n’est ni mort ni vivant. Mené à la baguette par une « gouroute » que sa femme a l’habitude de consulter, il va se démener pendant trois jours pour obtenir une photo du vagin de sa mère, seul moyen, selon la voyante, de le détourner du sort funeste qui l’attend. Cette comédie horriblement drôle va crescendo dans le malaise : âmes politiquement correctes, s’abstenir ! Et évidemment, avec les très forts pince-sans-rire Karin Viard et Laurent Lafitte, associés au parfaitement incongru Vincent Macaigne, c’est un pur régal !
Sortie le 15 septembre et diffusion dans les cinémas Comoedia et UGC Cité Internationale et Confluence.

4. Les amours d’Anaïs, de Charline Bourgeois-Tacquet.
Une petite pépite de cinéma français comme on les aime, semble-t-il, avec l’histoire d’Anaïs (la parfaite Anaïs Demoustier), jeune femme et aspirante autrice des plus vivantes et pétillantes, qui découvre que son amant, un homme plus âgé qu’elle (Denis Podalydès), est le mari d’une écrivaine qu’elle idolâtre (Valeria Bruni-Tedeschi), et qui va se servir de sa liaison pour approcher l’épouse. Car c’est d’elle, platoniquement ou pas, qu’elle est réellement amoureuse, et dont, fascinée, elle veut pénétrer les moindres fragments de vie, en n’hésitant pas à se montrer indiscrète, envahissante, provocante, jusqu’à se mettre à dos l’amant délaissé et menacé par ce lien naissant entre les deux femmes. Fort charmant scénario sur l’intensité de l’admiration que l’on peut porter à un.e créateur.trice et le lien supérieur qui se crée par le partage d’une sensibilité artistique, servi par le trio cinq étoiles que l’on n’arrive pas à faire autrement qu’adorer, et qui promet un moment intense en émotions, un concentré de vie, de légèreté, d’audace et d’art à la française…
Sortie le 15 septembre et diffusion dans les cinémas Comoedia, Lumière Terreaux et UGC Confluence et Astoria.

5. Summertime, de Carlos Lopez Estrada.
Premier signe favorable, qui fonctionne à tous les coups me concernant : le film est passé par la case « Festival de Sundance »!
Obtenir le Prix du Public au Festival de La-Roche-Sur-Yon n’est pas non plus pour dissuader. Summertime présente donc une galerie haute en couleurs de personnages, poètes des rues californiennes, qui illuminent de leur présence et surtout de leur verbe chaque recoin de la Cité des Anges. Ce sont des fragments d’existence, sublimées et montrées à travers le regard, l’énergie et la sincérité de ceux qui dansent, chantent, sautent, pleurent et brûlent la vie, que ce film cherche à imprimer dans les yeux de ses spectateurs. On s’attend à sortir de la salle avec une folle envie de crier sa joie et son espoir sur tous les toits !
Sortie inédite en France le 15 septembre et diffusion au cinéma Lumière Bellecour seulement !

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