Mes envies ciné de la semaine (22-28 septembre 2021)

1. Le Sommet des dieux, de Patrick Imbert.
L’adaptation du manga de Jiro Taniguchi, qui nous a quittés il y a quelques années déjà pour le plus grand malheur de ses fans inconditionnels — parmi lesquels votre servante—, reçoit les honneurs de la presse et du public (4,2/5 de moyenne, presse et spectateurs, sur allocine.fr). C’est aussi notre envie principale cette semaine, et pour cause : le style graphique de Taniguchi, ses traits parfois marqués, sont bien respectés, et le vertige du personnage, face à l’enquête dans laquelle il se plonge autant qu’aux abîmes qui s’ouvriront à ses pieds, hameçonnent le spectateur. On aura plaisir à faire le grand saut avec ces alpinistes en quête de vérité, que l’on soit soi-même féru de sensations montagnardes, ou pas !
Sortie le 22 septembre et diffusion dans les cinémas Comoedia, Lumière Terreaux et UGC Part-Dieu.

2. Bigger Than Us, de Flore Vasseur.
Pour son deuxième long-métrage documentaire, Flore Vasseur présente une galerie de portraits cosmopolite, de jeunes gens du monde entier que Melati, Indonésienne de dix-huit ans, rencontre au gré de son parcours militant, entamé lorsqu’elle avait douze ans. Elle recueille ainsi les témoignages de ces membres de la jeune génération qui s’engagent pour faire en sorte que le monde aille mieux, avec une énergie et une combativité inaltérables. Melati, au fil de ses rencontres avec ces activistes de sa génération, se confronte à la pluralité des problématiques actuelles, toutes néanmoins interconnectées dans leur opposition frontale aux composantes d’un ultra-libéralisme effréné et destructeur — rien de nouveau sous le soleil… Un film pour retrouver l’espoir, la foi en l’humanité et le courage d’agir, plus et plus vite !
Sortie le 22 septembre et diffusion dans les cinémas Comoedia, Lumière Bellecour et UGC Part-Dieu.

[Dans la même veine de documentaires enthousiasmants qui incitent à prendre notre avenir en main, il faut courir voir Une fois que tu sais, d’Emmanuel Cappellin. Je l’ai vu en avant-première il y a quelques semaines, d’où le fait qu’il ne figure pas à part entière dans cet article comme une envie en soi, mais il vaut le détour.]

3. La troisième guerre, de Giovanni Aloi.
Le titre fait référence à une future troisième guerre mondiale, dont les civils seraient inconscients, contrairement à ceux qui sont payés pour les protéger au quotidien. On intègre donc le quotidien d’un groupe de militaires du réseau Sentinelle : leurs luttes, leurs peurs, leurs alertes, leur fatigue… Leur embrigadement volontaire mène-t-il à l’endoctrinement malgré eux ? Si le personnage joué par Leïla Bekhti semble avoir la tête bien sur les épaules, celui d’Anthony Bajon, jeune recrue exaltée, tient des propos à la limite de la paranoïa, qui incitent le spectateur à la prudence. Doit-on se ranger du côté des personnages ou faut-il les regarder évoluer avec distance ? Est-ce même notre insouciance qui nous pousse à l’excès inverse ? Quoi qu’il en soit, le trio Bekhti-Bajon-Leklou, crème de la crème du nouveau cinéma français, est un gage d’excellence dans la finesse du jeu. Mais cette ambigüité du point de vue dessert peut-être le film, qui, sans être simpliste ni manichéen, pourrait être un peu plus généreux avec les spectateurs… A voir pour se faire un avis tranché.
Sortie le 22 septembre et diffusion au cinéma UGC Cité Internationale seulement.

4. Je m’appelle Bagdad, de Caru Alves de Souza.
Bagdad est une adolescente Brésilienne qui peine à trouver sa place dans une société dont elle ne correspond pas aux codes genrés établis. Pourtant bien intégrée dans son groupe d’amis skateurs et très liée à sa mère et à ses sœurs, la violence avec laquelle le patriarcat lui tombe dessus, à un âge où certains s’attendent à voir éclore sa féminité de manière flagrante, la pousse à se questionner et à se fermer sur elle-même, malgré un entourage attentif et aimant. Si le film ne bénéficie pas d’une critique dithyrambique, on a envie de suivre l’évolution de cette jeune fille, tantôt revêche tantôt ouverte, au sein des différents groupes de femmes dont les modèles très affirmés ne rendent pas toujours évident la construction de soi, avec son identité propre. Sans parler de l’immersion dans un groupe d’amis entièrement masculin, qui ne peuvent saisir ce qui traverse la jeune fille. La chronique familiale, enjouée, et celle des bandes de skateurs, sans doute très photogénique, incitent à aller voir ce premier film de la réalisatrice Caru Alves de Souza… A voir sans attente démesurée peut-être, pour le plaisir de la découverte !
Sortie le 22 septembre et diffusion au cinéma Comoedia seulement.

5. Stillwater, de Tom McCarthy.
Le réalisateur de Spotlight (film oscarisé qui retraçait l’enquête sur fond de pédophilie dans l’Eglise d’un journal de Boston) nous intrigue avec Stillwater, dont la bande-annonce donne une drôle de sensation quant à la nature hybride de ce film : on ne parvient pas forcément à comprendre si celui-ci se veut gros thriller classique à l’américaine ou film français, et il semble parfois osciller entre ces deux styles sans forcément trouver sa place… Même le jeu des excellents acteurs qui se donnent la réplique semble un peu en pâtir : si Matt Damon est bien dans le rôle un peu épais de l’Américain dans sa quête éperdue de justice, avec les gros sabots de celui qui se pense légitime dans le reste du monde, la pourtant excellente Camille Cottin a l’air de ne pas toujours savoir sur quel diapason jouer… Finalement, Abigail Breslin est la seule pour laquelle on n’a que peu de méfiance et qui nous attirerait vers un film les yeux fermés ! A voir avec une prudence extrême car on sent d’avance que l’on risque de déception, mais avec une certaine curiosité tout de même…
Sortie le 22 septembre et diffusion dans les cinémas UGC Cité Internationale, Confluence et Part-Dieu.

Cet article, publié dans Divers, est tagué , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire